Prenez-vous suffisamment soin de la santé mentale de vos salariés ? En tant qu’employeur, vous êtes garant de la lutte contre les risques psychosociaux au sein de votre société. Et vous n’avez pas une obligation de moyen, mais bien de résultat. En d’autres termes, si des salariés souffrent moralement en interne, c’est votre responsabilité qui est engagée.
Selon la définition de l’OMS, la santé mentale est « un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».
Autant dire que le stress, l’anxiété et toutes les sources de mal-être qui conduisent à des situations de dépression, de burn-out, de bore-out ou de détresse psychologique sont des fléaux que vous devez éradiquer. Quelles mesures concrètes pouvez-vous mettre en place pour y arriver ? Découvrez comment préserver la santé mentale des collaborateurs de votre entreprise !
Quelles mesures préventives pour préserver la santé mentale des collaborateurs ?
Vous connaissez l’adage : « Mieux vaut prévenir que guérir ». En matière de protection de la santé mentale, l’anticipation est évidemment le meilleur moyen d’éviter les problèmes qui découlent d’un mal-être au travail. Et puisque toutes les entreprises sont soumises à des obligations légales pour préserver la santé mentale des collaborateurs, il vaut mieux agir avant que les soucis d’épuisement professionnel s’installent au sein des équipes. En ce sens, faisons le point sur les mesures préventives que vous devez mettre en place pour limiter les risques psychosociaux en interne.
Libérer la parole sur le sujet tabou de la santé mentale des salariés
Même si la pandémie de Covid-19 a permis d’éveiller les consciences sur les problèmes de santé mentale en entreprise, le sujet reste encore assez tabou. L’autocensure est bien présente parmi les collaborateurs. Aujourd’hui, la majorité des salariés font le choix de cacher leur mal-être, leurs souffrances, leurs troubles psychiques et leurs problèmes personnels. La honte, la crainte d’être stigmatisé ou incompris et diverses raisons liées à la perception des autres poussent notamment à ne pas s’épancher ouvertement sur ses difficultés.
Beaucoup d’employés ne se contentent d’ailleurs pas de taire leurs soucis. Ils portent un masque toute la journée en faisant semblant d’être de bonne humeur. Dans ces conditions de bonheur de façade, il est difficile de pouvoir les aider à préserver leur santé mentale. Face à ce constat, votre rôle en tant qu’employeur est de libérer la parole au sein de vos équipes sur ce qui mine le moral de chacun. L’idée est d’amener de la sécurité psychologique en créant un cadre permettant aux salariés de s’exprimer de manière transparente sur ce qu’ils traversent émotionnellement.
Pour normaliser et encourager la prise de parole, vous devez alors développer une culture qui démontre votre volonté de prendre soin de la santé mentale de vos troupes. En ce sens, vous pouvez notamment mettre en place les pratiques suivantes :
- instaurer une communication interne qui aborde concrètement des thématiques liées au bien-être et au mal-être mental ;
- lancer des sondages et des enquêtes internes (de manière anonyme ou pas) pour que chacun exprime comment il se sent vraiment au travail ;
- créer des temps d’échanges informels et bienveillants pour que vos collaborateurs aient l’occasion de dire réellement ce qu’ils ont sur le cœur ;
- offrir des possibilités de soutien psychologique en mettant à disposition des personnes auxquelles l’on peut se confier sans craindre le jugement (psychologue, médecin du travail, responsable de la qualité de vie au travail, ligne d’écoute, etc.).
Écouter activement les salariés pour détecter les signes de santé mentale fragile
Libérer la parole est essentiel, mais si vous voulez vraiment préserver la santé mentale des collaborateurs de votre entreprise, vous devez vous servir correctement des moments d’ouverture pour repérer les alertes. Quand quelqu’un s’exprime, il faut donc écouter attentivement ce qu’il raconte. S’il a l’impression d’être entendu et compris, il fera plus facilement part de son mal-être. Mais ce ne sera pas toujours le cas ! Parfois, les signaux d’une santé mentale fragile sont faibles. Il peut s’agir :
- d’un manque d’attention et de concentration ;
- d’oublis répétés ;
- d’un repli sur soi ;
- d’une démission silencieuse ;
- de sautes d’humeur ;
- de douleurs récurrentes ;
- d’arrêts de travail suspects ;
- d’un changement physique significatif (perte ou prise de poids, apparence négligée, etc.) ;
- d’une addiction (tabac, alcool, drogue, nourriture, etc.) ;
- etc.
Si vous détectez quelque chose qui cloche, ne présumez rien avant d’en avoir parlé avec l’individu concerné. Essayez d’en savoir plus en lui demandant simplement comment il va et en discutant sans paraître trop intrusif. S’il vous remonte un problème, prenez-le au sérieux pour éviter que la situation ne s’aggrave. S’il vous dit que tout va à merveille, restez quand même vigilant au quotidien par rapport à son état mental.
Mener une politique du bien-être au travail pour préserver la santé mentale des collaborateurs
Comment préserver la santé mentale des collaborateurs ? Une des réponses clés est de mettre en place une solide politique du bien-être et de la qualité de vie au travail. En effet, si vous parvenez à rendre le quotidien de vos salariés plus agréable, vous réduirez fortement les risques de mal-être et d’épuisement professionnel au sein de vos équipes. Détaillons les 4 axes sur lesquels repose cette mission cruciale.
1. Améliorer le management et l’organisation du travail pour ne pas pomper l’énergie des collaborateurs
Missions mal définies, consignes floues, surcharge de travail, demandes abusives, horaires à rallonge, délais de réalisation inadaptés, inflexibilité, pression hiérarchique, compétitivité à outrance, faible entraide, manque d’autonomie, flicage, etc. : si le management et l’organisation du travail sont néfastes, il est normal que la santé mentale des collaborateurs soit fragilisée. En pompant l’énergie de vos salariés, vous risquez l’épuisement professionnel de ces derniers.
Pour éviter cette situation, définissez et encadrez clairement les pratiques managériales internes. La productivité ne doit pas se faire au détriment de la santé. Stop aux rythmes infernaux ! L’équilibre vie pro/vie perso et le droit à la déconnexion doivent être respectés. Et puis, si le télétravail ou d’autres ajustements sont demandés, inutile de fuir la discussion ou de noyer le poisson.
2. Soigner l’intégration, le relationnel et la cohésion pour empêcher l’isolement
Une intégration bâclée, de mauvaises relations, une communication limitée et un manque de solidarité entre collègues conduisent inévitablement à l’isolement, qui est l’une des plus grandes sources de mal-être invisible au travail. Cette sensation de solitude est d’ailleurs encore plus difficile à détecter chez un télétravailleur. Pour préserver la santé mentale des collaborateurs travaillant en présentiel et à distance, soigner l’aspect social et renforcer le sentiment d’appartenance est donc essentiel. En ce sens, nous vous conseillons fortement :
- de peaufiner votre processus d’onboarding ;
- de maintenir une communication bienveillante en interne ;
- de lutter contre le harcèlement et les violences morales ;
- d’humaniser les méthodes de collaboration et de management ;
- de favoriser le travail d’équipe et l’entraide entre collègues ;
- d’organiser des activités et de mettre en place des outils pour créer du lien et de la cohésion.
3. Assainir l’environnement de travail pour influer positivement sur le moral des salariés
Outre l’atmosphère et l’ambiance entre collègues, l’environnement de travail en lui-même va affecter positivement ou négativement le moral des collaborateurs. Nous parlons ici des conditions de travail au sens strict du terme, c’est-à-dire tout ce qui va toucher au confort :
- le calme ;
- la luminosité ;
- l’aération ;
- l’ergonomie des postes ;
- le matériel ;
- les outils de travail ;
- l’agencement général ;
- les lieux de pause et de détente ;
- les mesures d’hygiène et de sécurité ;
- l’accessibilité ;
- les aménagements pour les personnes handicapées ;
- etc.
Bref, les locaux de l’entreprise sont un espace de vie en communauté qui ne doit pas créer de stress, d’anxiété ou de mal-être. Le cadre doit être sain pour que chacun s’y sente bien.
4. Apporter de la sécurité psychologique pour favoriser le bien-être au travail
Pour préserver la santé mentale des collaborateurs, il faut aussi donner un sentiment de sécurité par rapport au futur. L’incertitude dans l’avenir est un élément qui perturbe l’esprit de nombreux employés. Le manque de vision à long terme, le manque de considération, les inégalités de salaires, l’impression d’être sous-exploité, les retards de paiements, etc. pèsent sur le moral et conduisent à une dégradation de la santé mentale.
À l’inverse, la clarté et la transparence sur les projets, la confiance accordée, les feedbacks constructifs, les formations pour monter en compétence, les ateliers de développement personnel, une rémunération juste, une politique d’épargne salariale, des avantages sociaux, etc. créent un climat positif, rassurant et sécurisant psychologiquement.
Former les managers sur le sujet de la santé mentale des collaborateurs
Pour prévenir les risques de fragilisation de la santé mentale des collaborateurs, il est essentiel de former les managers sur le sujet. Ces derniers encadrent effectivement les équipes au quotidien. Leur manière de fonctionner va donc fortement influer sur la préservation ou la dégradation du moral des salariés. Ainsi, pour favoriser le bien-être psychologique de tous en interne, vos managers doivent notamment apprendre à :
- pratiquer un management assertif fait d’honnêteté, de respect, de communication, d’empathie, d’intelligence émotionnelle et d’écoute active ;
- rester vigilant par rapport aux autres pour détecter les signaux d’un mal-être et réagir de manière adaptée ;
- orienter les personnes qui souffrent mentalement vers des solutions appropriées ;
- ne pas s’autocensurer en cas de détresse pour montrer la voie et libérer la parole des employés qui sont dans la même situation.
Enfin, même s’ils n’occupent pas un poste d’encadrement, certains collaborateurs souhaitent apprendre les premiers secours en santé mentale. N’hésitez donc pas à proposer des formations collectives pour répondre à ce besoin.
Comment réagir si le mal-être est déjà présent au sein de l’entreprise ?
Malgré la mise en place des mesures de prévention, des problèmes de santé mentale au travail peuvent parfois toucher certains collaborateurs. Si c’est le cas, il faut alors envisager des mesures correctives sur le plan individuel, mais aussi organisationnel.
Accompagner individuellement les collaborateurs en situation de détresse mentale
Quand l’on se retrouve face à un salarié atteint mentalement et touché sur le plan psychologique, il faut l’accompagner individuellement pour qu’il puisse remonter la pente. La première étape est donc la discussion. Écouter activement pour comprendre le mal-être ressenti par votre collaborateur vous permettra d’analyser le problème et d’être proactif dans la recherche de solution.
Vous définirez alors ensemble des ajustements à effectuer en interne pour que votre employé retrouve le moral. Si le mal-être est vraiment profond, ne vous improvisez pas docteur ou spécialiste. Orientez simplement la personne vers quelqu’un de qualifié pour l’aider (psychologue, médecin du travail, coach en développement personnel, etc.).
Revoir le fonctionnement interne pour préserver la santé mentale des salariés
La remontée d’informations sur des problèmes récurrents de santé mentale dans l’entreprise doit vous alerter. Si plusieurs collaborateurs sont touchés moralement et témoignent du même mal-être, il y a forcément quelque chose qui cloche. La situation doit donc être prise au sérieux. En ce sens, vous pouvez créer un groupe de travail intégrant différents salariés pour faire le point sur ce qui ne va pas et réfléchir collectivement à la manière de bâtir un environnement de travail favorisant le bien-être de tous. En interne, ces mesures correctives pourraient par exemple porter sur :
- une refonte des procédures RH ;
- une réorganisation adaptée du travail ;
- un changement positif de culture managériale ;
- une communication plus fluide et plus transparente ;
- une amélioration de la qualité de vie au travail (cadre, atmosphère, locaux, équipements, etc.) ;
- un renforcement des mesures d’hygiène et de sécurité ;
- une reconnaissance et une valorisation plus marquées des salariés ;
- un meilleur soutien psychologique aux employés ;
- etc.
Comment préserver la santé mentale des collaborateurs : le mot de la fin
Nous arrivons à la fin de cet article. Désormais, vous avez toutes les cartes en main pour préserver la santé mentale des collaborateurs de votre entreprise. Si vous voulez aller plus loin pour améliorer le bien-être de vos salariés, sachez que Moortgat propose des modules de formation en ligne sur les risques psychosociaux, sur le développement de la motivation individuelle, sur la gestion du stress ou encore sur la capacité à rebondir en période de crise. N’hésitez pas à nous contacter pour en discuter !
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