Vous voulez optimiser la réflexion collective au sein de vos équipes, mais ne savez pas comment faire un brainstorming efficace ? Que ce soit pour trouver des idées, résoudre un problème complexe, développer un nouveau projet ou identifier des pistes d’innovation, maîtriser l’art du remue-méninges s’impose comme une compétence managériale incontournable. Surtout dans un contexte où l’ingéniosité devient un avantage concurrentiel décisif. Fondamentaux, processus complet, exemples variés : découvrez comment transformer votre prochaine réunion de brainstorming en catalyseur de créativité.
Faire un brainstorming : les fondamentaux à maîtriser
Pour faire un brainstorming constructif, il faut orchestrer la démarche en 4 étapes :
- Préparer la réunion en précisant son cadre et son objectif ;
- Instaurer une dynamique de groupe positive et créative dès le démarrage ;
- Faciliter l’émergence d’idées novatrices sans jugement ni censure ;
- Analyser les propositions et sélectionner les plus prometteuses.
Avant d’organiser une telle session de réflexion en équipe, maîtriser certains fondamentaux s’avère indispensable. Qu’est-ce qu’un brainstorming de manière concrète ? Comment animer une séance de remue-méninges pour stimuler la créativité collective ? Quels outils utiliser pour favoriser le processus d’idéation ? Faisons le point.
Qu’est-ce que le brainstorming : définition et objectif
Le brainstorming (ou remue-méninges) est une technique de réflexion créative qui vise à résoudre des problèmes et faire émerger des idées novatrices grâce à l’intelligence collective. Inventée par le publicitaire américain Alex Osborn dans les années 40, cette méthode collaborative consiste à réunir plusieurs cerveaux dans un espace dénué de jugement. L’objectif : générer en peu de temps des propositions originales face à une problématique donnée.
Grâce à un effet d’entraînement, le processus d’idéation stimule la créativité individuelle de chaque intervenant. La dynamique de groupe transforme ensuite les meilleures suggestions en solutions concrètes. En ce sens, une session de brainstorming constitue souvent le premier jalon d’une stratégie d’innovation participative.
Les 4 règles du brainstorming : des principes de base pour libérer la pensée créative
Dans son ouvrage de référence Applied Imagination : Principles and Procedures of Creative Problem Solving, Alex Osborn établit 4 principes fondamentaux pour faire un brainstorming efficace. Piliers d’un bon management de la créativité, ces règles forgent un cadre où la pensée collective peut s’épanouir de manière naturelle. Les respecter conditionne donc l’émergence de nouvelles idées astucieuses.
1. Interdire tout jugement
Suspendre la critique favorise la spontanéité et l’absence de censure pendant la phase d’idéation. En gardant les jugements hors du brainstorming, tous les participants se retrouvent libérés de la peur d’émettre des idées « stupides ». Chacun peut alors laisser libre cours à son imagination pour contribuer sans gêne au processus de création.
2. Encourager les idées folles
Lors d’une séance de brainstorming, les idées audacieuses et farfelues se montrent essentielles pour stimuler la créativité collective. Encourager les propositions les plus folles amène les participants à sortir des sentiers battus pour explorer des territoires inconnus.
Cette démarche déclenche des associations inattendues et ouvre des perspectives inaccessibles à la pensée conventionnelle. Souvent, les suggestions soi-disant excentriques, délirantes, absurdes ou irrationnelles deviennent alors celles qui génèrent les solutions les plus innovantes.
3. Privilégier la quantité
Pour faire un brainstorming complet, il convient de générer un maximum d’idées sans se préoccuper de leur qualité. Dans un premier temps, l’abondance prime sur l’aspect pratique. Fondée sur la pensée divergente, cette approche favorise l’émergence d’un large éventail de propositions.
Le raisonnement est simple : plus la quantité de suggestions est importante, plus les chances de découvrir des solutions innovantes augmentent. En ce sens, chaque idée supplémentaire représente une nouvelle possibilité d’atteindre la perle rare qui fera la différence.
4. Combiner et améliorer les propositions
Un bon remue-méninges en équipe implique une phase de divergence, mais aussi de pensée convergente. Pour réussir un brainstorming, rebondir sur les idées des autres participants apparaît donc comme obligatoire. Impossible d’y déroger.
C’est en confrontant, en améliorant, en combinant et en fusionnant différentes propositions que le groupe découvre de nouveaux concepts hybrides, audacieux et innovants. En clair, l’intelligence collective s’active pour former des associations inédites et transformer des idées simples en solutions créatives.
Les outils de brainstorming indispensables en réunion créative
La réussite d’un brainstorming passe par des outils adaptés au soutien de la créativité collective. En présentiel, un tableau blanc ou un paperboard constitue le support central pour capturer le flux d’idées qui émergent. L’animateur de la session va y inscrire les propositions des participants et structurer la réflexion noir sur blanc. Le cas échéant, il peut aussi y réaliser une mind map (ou carte mentale).
En complément, l’utilisation de post-it, de gommettes ou d’autres éléments colorés s’avèrera pertinente pour assurer une facilitation graphique dynamique et intuitive. De manière concrète, ces accessoires servent à :
- regrouper les idées par thématiques ;
- indiquer les pistes à prioriser suite à un vote ;
- créer une hiérarchie visuelle des concepts ;
- favoriser la pensée associative entre différentes suggestions.
En cas de brainstorming virtuel, des plateformes digitales comme Miro ou Klaxoon offrent des espaces en ligne où chacun peut contribuer au remue-méninges. Ces outils numériques collaboratifs établissent une toile infinie d’interactions et garantissent une organisation efficace de la réunion à distance.
Comment organiser une séance de remue-méninges efficace : les 4 phases du brainstorming
Maintenant que vous maîtrisez les fondamentaux, passons à la mise en pratique. Pour faire un brainstorming efficace, il convient de suivre un processus créatif en 4 phases. Décryptons une par une ces étapes clés d’une session de remue-méninges en équipe.
1. Définir une problématique claire et préparer le brainstorming
Pour réaliser un brainstorming ciblé, commencez par définir l’objectif de la réunion. Quel est le sujet ? Que souhaitez-vous résoudre ? Formuler l’énoncé du problème de manière précise orientera la réflexion collective. Dans cette optique, posez le cadre avec une question ouverte qui délimite le périmètre de recherche, tout en laissant de la place à la créativité.
Planifier un brainstorming demande aussi de composer une équipe aux profils complémentaires. En ce sens, privilégiez la diversité d’expertises et d’expériences pour stimuler les cerveaux, mais surtout enrichir les perspectives. Évidemment, choisissez des personnes motivées par l’exercice et intéressées par la problématique.
Enfin, pour garantir le bon déroulement de votre session et faire émerger de nouvelles idées innovantes :
- trouvez un lieu sans distraction ;
- préparez le matériel adéquat ;
- optimisez la configuration de la salle.
Sur ce dernier point, une disposition circulaire s’avèrera redoutable pour favoriser les échanges horizontaux et maintenir l’attention des participants au remue-méninges. En cas de brainstorming en ligne, sélectionnez une plateforme collaborative adaptée et testez-la en amont de la séance.
2. Lancer la séance de brainstorming et briser la glace entre les participants
Pour faire un brainstorming efficace, l’animateur doit établir un cadre bienveillant, une atmosphère décontractée et une ambiance favorable à la créativité. Cette étape cruciale déterminera la qualité des échanges qui suivront. Dans cette optique, le point de départ consiste à présenter l’ordre du jour et la problématique à résoudre, tout en veillant à ce que chaque collaborateur comprenne bien les enjeux de la réunion de travail.
Pour délier les langues et favoriser l’engagement au sein du groupe de réflexion, intégrez un exercice d’échauffement ludique. Pour cette activité amusante, vous pouvez demander aux différents intervenants :
- de partager une anecdote liée au sujet du brainstorming ;
- de réagir à un mot-clé surprenant ;
- de donner 3 mots pour décrire le projet ;
- etc.
Grâce à ce type d’ice breaker, vous casserez les barrières hiérarchiques naturelles pour créer un environnement propice à l’expression libre et à l’égalité de parole. La phase de lancement se termine ensuite par un rappel des règles du jeu :
- Aucune critique autorisée ;
- Toutes les idées sont bonnes à prendre ;
- Toutes les folies sont encouragées ;
- Toutes les inspirations peuvent être développées.
3. Animer la recherche d’idées pour favoriser la pensée divergente
Faire un brainstorming consiste à stimuler la créativité des participants pour générer un grand nombre d’idées spontanées sans censure ni jugement. Au cours de la séance, l’animateur prend donc une casquette de facilitateur pour :
- maintenir un rythme dynamique ;
- favoriser la pensée divergente ;
- explorer des pistes prometteuses.
Dans cette optique, animer un brainstorming productif nécessite de suivre ces 4 bonnes pratiques :
- Noter chaque suggestion sur un tableau blanc ou un paperboard et schématiser les associations d’idées en carte heuristique pour améliorer la visualisation collective ;
- Multiplier les techniques créatives (changement d’angle d’approche, reformulation de la problématique, etc.) pour relancer le flux d’idées quand l’élan s’essouffle ;
- Encourager les plus discrets à s’exprimer et réguler les interventions des plus dominants pour assurer une participation équitable au sein du groupe ;
- Rappeler sans cesse que la quantité prime sur la pertinence immédiate pour éviter toute forme d’autocensure dans les propositions.
Évidemment, adaptez votre approche selon le format de votre réunion créative. Si vous communiquez en distanciel, alternez des temps de réflexion individuelle avec des moments de partage collectif. En l’absence d’interactions physiques, adopter ce rythme compensera les difficultés de synchronisation ou de lecture des signaux non verbaux.
4. Présenter les résultats du remue-méninges et sélectionner les idées pertinentes
Après avoir exploré toutes les pistes créatives, place à la phase de convergence qui transforme la profusion d’idées en nouvelles solutions concrètes. Comment présenter les résultats du brainstorming ? Regroupez les propositions similaires en grandes familles thématiques, puis éliminez les doublons pour clarifier votre vision d’ensemble.
Afin de sélectionner les suggestions les plus prometteuses, nous vous conseillons d’organiser un vote pondéré où chaque participant attribue des points selon des critères prédéfinis comme :
- la faisabilité technique et budgétaire ;
- l’adéquation avec les objectifs stratégiques ;
- l’alignement avec les valeurs de l’entreprise ;
- la rapidité de mise en œuvre ;
- le retour sur investissement attendu ;
- etc.
Pour chaque élément de votre short list finale, vous pouvez utiliser une matrice effort/impact. Cet outil vous aidera à déterminer ce qui mérite d’être développé en priorité. Par exemple, si l’impact est maximal, alors que l’effort est minime, vous devriez approfondir le sujet.
Enfin, il reste une question : comment conclure le brainstorming ? Ici, projetez-vous et formalisez vos meilleures idées dans un plan d’action opérationnel. De manière concrète, cet aboutissement de la réunion créative implique de :
- désigner des porteurs de projet ;
- définir des échéances claires ;
- allouer les ressources nécessaires ;
- identifier les premières actions à mener ;
- planifier des points de suivi réguliers.
Exemples de brainstorming : 5 techniques de créativité pour générer des idées novatrices
Selon le profil des participants, l’objectif de la réunion de travail ou divers facteurs, certaines techniques créatives s’avèreront plus efficaces que d’autres pour faire germer des idées pertinentes lors d’un remue-méninges en équipe. Afin d’organiser un brainstorming adapté à chaque situation, maîtriser différentes méthodes d’idéation devient donc indispensable. En voici 5 exemples parmi une liste non exhaustive.
1. La méthode des 6 chapeaux
Inventée par le Dr Edward de Bono, la méthode des 6 chapeaux se montre redoutable pour faire un brainstorming complet et trouver des solutions originales. Cette approche structure la réflexion en attribuant un rôle spécifique à chaque participant. Afin d’explorer tous les aspects d’une problématique, chacun des 6 chapeaux représente un angle différent d’analyse :
- Le chapeau blanc pour la neutralité d’interprétation ;
- Le chapeau rouge pour l’intuition et les réactions émotionnelles ;
- Le chapeau noir pour le pessimisme et la critique négative ;
- Le chapeau jaune pour l’optimisme et la critique positive ;
- Le chapeau vert pour la créativité ;
- Le chapeau bleu pour l’organisation et la vue d’ensemble.
2. Le World Café
En brainstorming, le World Café favorise les échanges enrichissants et créatifs par la rotation des participants entre plusieurs tables thématiques. Dans une ambiance détendue, les membres du groupe de réflexion changent de table toutes les 20 minutes pour converser sur différents aspects du sujet de la réunion. Cette approche conviviale stimule la fertilisation croisée des idées grâce à :
- une diversité de discussions ;
- un énorme partage d’expériences ;
- une interaction maximale entre les individus.
3. La méthode SCAMPER
Initiée par Alex Osborn, puis développée par Bob Eberle, la méthode SCAMPER guide l’amélioration des idées émises en réunion créative. Lors des séances de brainstorming, cela se traduit par une interrogation systématique en 7 points :
- Substituer ➟ peut-on remplacer un élément par un autre ?
- Combiner ➟ peut-on regrouper ou associer plusieurs éléments ?
- Adapter ➟ peut-on transposer un élément dans un autre contexte ?
- Modifier ➟ peut-on transformer un élément ?
- Produire ➟ peut-on changer l’usage d’un élément ou trouver une nouvelle application ?
- Éliminer ➟ peut-on supprimer un élément ou simplifier des composantes ?
- Réorganiser ou Renverser ➟ peut-on agencer des éléments de manière différente ?
Cette technique de questionnement permet d’analyser une idée sous plusieurs angles pour développer des solutions innovantes à partir de concepts existants.
4. Le brainwriting et la méthode 6-3-5
Le brainwriting repose sur une phase d’écriture silencieuse avant la conversation. Ici, les participants notent des idées de leur côté, puis les transmettent par oral aux autres pour les enrichir de manière collective. Cette pratique libère les voix plus faibles et évite les biais de domination verbale pour garantir une contribution équitable de chaque intervenant.
La méthode 6-3-5 est une variante ultra-structurée du brainwriting. Le principe :
- 6 personnes réfléchissent au même problème sur des feuilles séparées ;
- chaque membre du groupe dispose de 5 minutes pour écrire 3 propositions de solutions ;
- tout le monde passe sa feuille à son voisin quand le temps est écoulé ;
- chacun s’inspire des suggestions inscrites sur la feuille reçue pour en proposer 3 nouvelles en 5 minutes.
Cette rotation en 6 tours génère 108 idées en 30 minutes. Utiliser cette technique pour faire un brainstorming optimise donc la productivité créative.
5. Le brainstorming inversé
Technique de créativité parfaite pour innover et déceler des pistes d’amélioration qui vont à contre-courant des modèles habituels, le brainstorming inversé (ou reverse brainstorming) consiste à :
- prendre le problème à l’envers ;
- remettre en question les évidences ;
- mettre le doigt sur des obstacles potentiels.
Le principe : se demander comment aggraver la situation plutôt que chercher à la résoudre. Fondée sur une logique de pensée inversée (ou reverse thinking), cette approche disruptive déconstruit les idées reçues et stimule la réflexion collective pour sortir des sentiers battus. Se focaliser sur des scénarios catastrophe révèle alors par contraste des solutions surprenantes et inédites.
Comment faire un brainstorming : prêt à vous remuer les méninges en équipe ?
Maintenant que vous maîtrisez les fondamentaux, le processus et les techniques de créativité pour animer des sessions de brainstorming efficaces, vous possédez toutes les cartes pour :
- générer de nouvelles idées originales ;
- faire émerger des solutions novatrices ;
- optimiser la résolution de problèmes en équipe.
Malgré cela, vous préférez un accompagnement sur-mesure pour stimuler la réflexion, réveiller l’étincelle créative et booster la dynamique de co-création lors de vos séances de remue-méninges ? Contactez-nous pour en discuter.
En parallèle, vous pouvez consulter notre catalogue de formation. Chez Moortgat, nous proposons des modules e-learning pour apprendre à développer la créativité, organiser des réunions et renforcer l’esprit collaboratif. Ensemble, ces programmes vous aideront à comprendre comment faire un brainstorming de qualité.
