Résilience organisationnelle : comment rebondir après la crise ?

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Aie ! Ce mot est le premier qui vous vient à l’esprit quand vous subissez un choc ? C’est logique, car il permet d’exprimer la douleur ressentie après un coup dur et indique un risque de traumatisme. Dans le cadre d’une entreprise, il sert donc à verbaliser le fait qu’un événement soit venu mettre à mal l’organisation pour la plonger en période de crise. Pour beaucoup de sociétés, la pandémie de Covid-19 qui a créé des déséquilibres et des bouleversements importants sur les plans sanitaires, sociaux, économiques ou encore managériaux a par exemple été l’un de ces épisodes difficiles.
Mais que faire après l’apparition d’une turbulence ? Eh bien, il y a deux chemins. Le premier est de s’apitoyer sur son sort. Le second est de chercher à se reconstruire malgré l’instabilité de la situation. Cette deuxième voie est celle de la résilience organisationnelle. Vous préférez cette option et vous vous demandez comment rebondir après une crise pour relancer votre activité ? Nous vous expliquons tout dans cet article.

Qu’est-ce que la résilience organisationnelle ?

La résilience organisationnelle, également appelée business résilience, désigne la faculté d’une organisation à faire face aux crises, aux turbulences et à toutes les périodes d’incertitudes qui font voler en éclat les repères habituels. À la différence de la résilience psychologique, popularisée en France par Boris Cyrulnik, la résilience organisationnelle n’est donc pas individuelle, mais collective. Que l’on parle d’une entreprise, d’une association, d’un organisme public ou d’un groupe de personnes, le processus de survie comprend d’abord une étape défensive d’encaissement du choc et de résistance aux traumatismes. En effet, plus le coup reçu est dur, plus le déni et les émotions négatives se font sentir. On est perdu, on a peur, on refuse de comprendre, on crie à l’injustice, on s’apitoie sur son sort, etc. L’idée première est clairement de se protéger pour éviter de succomber au fatalisme.
Plus offensive, la seconde phase consiste à accepter la nouvelle réalité, retrouver du sens et s’adapter à la situation perturbante pour réussir à remonter la pente. Il s’agit d’une période proactive durant laquelle l’organisation va chercher à se relever et à poursuivre efficacement son développement malgré le changement brutal de contexte et l’instabilité environnementale. Enfin, dans la plupart des cas, la résilience organisationnelle va aboutir à une croissance post-traumatique. Ici, une rupture nette s’opère avec le passé. Le groupe ne va pas juste se contenter de revenir à la situation initiale. Il va plutôt s’appuyer sur l’épreuve qu’il vient de surmonter pour tirer les leçons de l’expérience et enclencher des transformations plus ou moins profondes qui lui permettront de bien rebondir après la crise. L’événement destructeur traversé va ainsi servir de base pour améliorer le fonctionnement interne, renforcer l’équilibre collectif, réduire la vulnérabilité et décupler le niveau de performance global.

Les 3 composantes indissociables de la résilience organisationnelle pour faire face aux crises

Comme nous l’avons vu, le processus de résilience organisationnelle fonctionne en plusieurs étapes. La résistance aux turbulences permet d’abord à la structure de ne pas s’effondrer. L’acceptation des événements donne ensuite la force de s’adapter pour revenir à une situation stable. Enfin, la croissance post-traumatique conduit à une transformation rendant meilleur qu’avant. Face à ce constat, les trois composantes indissociables de la résilience organisationnelle pour surmonter les événements traumatiques sont une capacité d’absorption des chocs, une faculté de renouvellement, ainsi qu’une aptitude à prendre du recul.
L’absorption des chocs : une capacité essentielle à court terme pour sécuriser l’organisation face aux perturbations
Le premier réflexe d’une organisation pour faire face à la crise est de mettre en œuvre des mesures protectrices agissant comme bouclier. Cette phase défensive permet de faire le dos rond pour pouvoir résister à court terme, et ainsi éviter de sombrer. Si vous voulez devenir une entreprise résiliente capable de rebondir après avoir subi des perturbations, vous devez donc commencer par développer votre faculté d’absorption des chocs pour vous sécuriser en cas de coup dur. Ce travail passe par un renforcement de vos mesures de précaution, une optimisation de votre gestion du risque et une définition précise des ressources (humaines, matérielles et financières) que vous pouvez mobiliser en urgence pour tenir bon. Vous aurez ainsi plus de marge et de réserve pour encaisser les coups durs. Forcément, l’état d’esprit de la direction est aussi crucial. Pour s’en sortir, il faut qu’une forte volonté de continuité soit insufflée par le haut de la hiérarchie.
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Le renouvellement : une faculté primordiale pour remonter la pente à moyen terme après une période de criseDans le cadre d’un processus de résilience organisationnelle, la résistance aux traumatismes débouche sur une acceptation des événements. Par la suite, la deuxième étape est alors de s’adapter à la nouvelle situation et de travailler pour retrouver à moyen terme un état stable, a minima identique à celui précédant la crise. Ce travail proactif nécessite notamment de réfléchir collectivement à un plan d’action et d’agir ensemble pour remonter la pente. Cela peut impliquer le fait de repenser le fonctionnement habituel ou de tenter des expérimentations. Ainsi, si vous souhaitez vous donner toutes les chances de surmonter les épreuves destructrices, il faudra améliorer votre faculté de renouvellement en renforçant l’engagement et la solidarité en interne, mais aussi en stimulant régulièrement l’ingéniosité, la créativité et l’agilité de vos collaborateurs.

La prise de recul : une aptitude majeure pour tirer les leçons de l’expérience difficile et se projeter à long terme vers un futur plus radieux

Quand une entreprise ou un groupe traverse une période de turbulence et parvient à faire preuve de résilience organisationnelle, il y a généralement beaucoup à apprendre de cette épreuve. Dans les moments difficiles, on acquiert de nouvelles compétences ultra rapidement et on se forge un solide état d’esprit. La mémoire collective est aussi marquée au fer rouge. En analysant concrètement ce qu’il s’est passé, en tirant les bonnes leçons et en s’appropriant le contexte tendu, la structure en sort donc grandie. Elle peut alors s’engager dans un processus de transformation extrêmement bénéfique qui lui permettra d’être plus consciente, pragmatique, précautionneuse, soudée, agile, innovante et forcément résiliente à long terme. Elle sera ainsi en mesure de corriger ses faiblesses, d’optimiser sa gestion du risque et de mieux s’armer pour lutter en période de perturbation. Bref, si vous voulez rebondir après une crise et voir l’avenir sous un meilleur jour, la prise de recul sur les événements (et notamment ceux qui déstabilisent) pour en tirer des leçons est une aptitude clé à développer au quotidien en interne.

Quels leviers activer pour aider l’entreprise à rebondir après une crise ?

Faire preuve de résilience organisationnelle, c’est réussir à passer d’un état de choc à une situation de renouveau positif permettant de renouer durablement avec la performance. Ce qui compte réellement n’est donc pas ce qui est arrivé, mais la manière de maîtriser la crise pour reprendre le dessus sur les événements. Afin d’atteindre le bout du processus, plusieurs défis sont à révéler en interne. Il faut d’abord parvenir à transformer les émotions négatives en atmosphère positive. Il est aussi nécessaire d’accepter collectivement le changement et de mettre tout le monde (de la direction aux collaborateurs) dans un état d’esprit proactif pour partir au combat. Enfin, il est primordial de retrouver du sens, du pragmatisme et de l’ingéniosité pour se remettre intelligemment à l’endroit. Face à ces multiples challenges, les leviers à activer en entreprise pour rebondir après une crise seront variables selon le contexte, mais ils concerneront à la fois les salariés sur un plan individuel, les équipes au niveau collectif, ainsi que l’organisation en elle-même sur les aspects structurels, fonctionnels et stratégiques.
Levier 1 | Accompagner les salariés de manière individuelle pour les aider à surmonter la crise
Quand une entreprise est touchée par une crise, comme celle liée à la pandémie de Covid-19, les salariés sont fortement impactés. Face à une situation incertaine et stressante, ces derniers deviennent vulnérables. Ils peuvent alors plus facilement être victimes d’épuisement physique, mental et émotionnel. Or, s’ils ne sont pas en bonne forme, l’organisation ne tiendra pas debout très longtemps. Afin d’éviter l’effondrement et favoriser la résilience organisationnelle, il faut donc absolument accompagner les employés individuellement pour que chacun puisse surmonter cette période de trouble, sans mettre en danger sa santé. Ce n’est pas aux collaborateurs de prendre sur eux.
Quelle que soit la situation, les comportements pervers comme les pressions, les menaces, la culpabilisation ou la condescendance doivent être éradiqués. Si vous voulez que tout le monde adopte une attitude proactive pour aider l’entreprise à rebondir après le choc, donner un sentiment de sécurité et de considération sera toujours plus efficace que d’utiliser la force, la contrainte ou l’humiliation. Dans cette optique, il est nécessaire de recentrer la culture managériale sur des notions d’écoute, de bienveillance, de compréhension, d’empathie, de respect des ressentis personnels et d’entraide. C’est le meilleur moyen de libérer la parole, de lutter contre le repli sur soi, de dépasser les émotions négatives et d’éviter les non-dits. Il est également possible (et même recommandé) de faire appel à des psychologues ou médecins du travail, voire de nommer des tuteurs de résilience en interne.
Levier 2 | Refondre le collectif malgré certaines divergences pour rebondir en équipe après la crise
Dans une entreprise, une crise peut découler sur deux phénomènes diamétralement opposés au sein des équipes. Le premier, c’est un renforcement naturel de la cohésion de groupe. En effet, quand plusieurs personnes se retrouvent dans le même bateau pour faire face à la tempête, elles sont amenées à collaborer en se soudant les coudes. En obligeant en quelque sorte les membres d’une équipe à se soutenir, une épreuve difficile peut alors favoriser la création de liens sociaux relativement forts sur lesquels l’organisation doit s’appuyer pour rebondir.
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La seconde possibilité, c’est à l’inverse des écarts qui se creusent entre collègues. En période de crise, la tension est à son paroxysme. Des divergences de point de vue, des refus de s’adapter à la situation et des comportements individualistes pointent alors le bout de leur nez. Certains s’interrogent, remettent en question le fonctionnement habituel, changent d’attitude et ne souhaitent plus revenir en arrière. C’est par exemple le cas des individus qui ont goûté au télétravail durant les confinements, ont apprécié l’expérience et veulent désormais conserver ce mode de fonctionnement. On observe aussi des personnes qui s’intéressent seulement à leurs problèmes et ne tiennent pas vraiment compte des autres. Cela peut évidemment mettre à terre la solidarité et laisser des traces une fois la crise passée.
Or, sans un bon esprit d’équipe et un respect de la diversité, la résilience organisationnelle devient beaucoup plus compliquée à enclencher. Afin de rebondir, le rôle des managers et des dirigeants est alors de tout faire pour refondre le collectif malgré les différences d’opinions et de réactions. En interne, cela passe par des actions favorisant une communication transparente. Mettre en place des sessions de retours d’expérience permettant à chacun d’expliquer comment il a vécu la crise, ce qu’il en a retiré et comment il perçoit le futur peut notamment aider chacun à se comprendre. Il sera alors plus simple de trouver un sens commun et des valeurs partagées autour desquelles rassembler les équipes. Il deviendra aussi plus facile d’établir des compromis pour s’en sortir en groupe.
Levier 3 | Étudier les opportunités qui découlent de la crise et embrasser le changement
Après un événement traumatique, des questions s’imposent. Il faut faire le bilan et s’interroger sur ce qu’il s’est concrètement passé pour s’améliorer d’un point de vue structurel, fonctionnel et stratégique. C’est une partie importante du processus de résilience organisationnelle. Alors, demandez-vous :
  • En quoi l’organisation a-t-elle été touchée (dégâts directs et indirects) et pourquoi s’est-elle montrée vulnérable ?
  • Qu’est-ce qui aurait pu permettre d’être moins impacté ?
  • Sur quels aspects la structure a-t-elle fait preuve de solidité et pourquoi a-t-elle pu résister au choc ?
  • Quelles solutions d’urgence ayant permis de s’adapter ont été efficaces ?
  • Quelles tentatives pour faire face ont été inefficaces ?
  • Quels changements sont apparus dans le fonctionnement interne et dans l’environnement externe ?
  • Quelles nouvelles compétences individuelles, collectives et structurelles se sont développées durant la crise ?
  • Etc.
Les réponses que vous mettrez en lumière dans le cadre de votre analyse vous pousseront à voir la situation sous un nouvel angle pour éviter de répéter les mêmes erreurs. Dans ce sens, elles vous obligeront à penser différemment, vous permettront de détecter des opportunités et vous encourageront à revoir votre modèle pour capitaliser sur vos atouts et combler vos lacunes. Par exemple, vous remarquerez peut-être que le contexte a fait éclore des talents de résilience (confiance, solidarité, persévérance, adaptation, etc.) sur lesquels vous pouvez vous appuyer pour vous reconstruire. Il se peut aussi que vous vous rendiez compte qu’il est grand temps de redéfinir vos valeurs et vos ambitions pour redonner du sens à votre activité. Et forcément, plus vous embrasserez le changement avec positivité, plus vous pourrez innover pour rebondir après la crise. Parce que oui : qu’elle porte sur les produits et services, les méthodes et procédés, le management, l’organisation du travail ou encore le business model, la capacité d’innovation après un bouleversement est l’un des signes forts d’une entreprise résiliente.
Résilience organisationnelle : le mot de la fin pour rebondir après la crise
Grâce à cet article, vous savez désormais comment faire preuve de résilience organisationnelle pour rebondir face aux turbulences et aux épreuves difficiles. Vous voulez aller plus loin pour mieux vous préparer à surmonter les événements perturbants et déstabilisants ? Chez Moortgat, nous proposons un module de formation complet sur le sujet permettant aux entreprises de se relever après une crise. N’hésitez donc pas à nous contacter pour devenir une structure collective plus résiliente !

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